Claudia Trimbur-Pagel

Meilleur ouvrier de France

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1 Comment êtes-vous arrivé dans le monde du verre et particulièrement de la perle de verre ?
Complètement par hasard. Je faisais de la mosaïque avant, et en cherchant des matériaux insolites sur le net, je suis tombée sur des baguettes de verre pour faire des perles. Je n‘ai jamais entendu parler de cette technique mais après avoir trouvé le forum des perliers allemands, je me suis lancée.

2 Quelles sont les principales étapes de votre parcours jusqu’à l’inscription au concours MOF ?
Au moment du concours, je faisais des perles depuis 12 ans. L‘activité que j‘aime les plus dans mon métier est la formation. Je donnais des cours pour former des perliers en Europe, aux Etats-Unis et dans mon atelier dans le nord de la France. 

Publier en 2012 mon propre livre sur le travail du verre au chalumeau (Glass Bead Trip), est l’aboutissement d’un vieux rêve ; j‘ai ainsi renoué avec mon passé de graphiste.

3 Qu’est-ce qui a motivé votre inscription au concours ?
Etant autodidacte, je souhaitais obtenir un diplôme dans la domaine du verre.

4 Quelles difficultés avez-vous rencontrées pendant la réalisation de votre projet MOF ?
Depuis le début j‘avais une idée précise de ce que je voulais faire, malheureusement, ça ne fonctionnait pas comme je l‘avais imaginé. Il m‘a fallu beaucoup de temps et de verre pour obtenir le résultat escompté.

5 Présentez-nous votre œuvre
Le sujet du concours était « Quand la parure devient objet d’art ». Un sujet difficile qui offre d‘un côté une multitude de possibilités et donne une large place à l‘interprétation, et qui soulève de l‘autre côté d‘innombrables questions : Qu’est-ce‘qu‘ une parure? Combien de pièces comprend-elle ? Et lesquelles ? Qu‘est-ce-que l‘art ? Existe-t il une définition universellement valable ou est-ce qu‘elle varie individuellement ?

Et après, un bijou peut- il être de l‘art ? Et quel est le facteur qui le transforme en art ?

J‘ai créé une parure composée d‘un collier multi-rang, d‘un bracelet et des boucles d‘oreille. Le collier est composé de quatre rangs de perles. Chaque rang et conçu pour être porté individuellement.

Pour les rassembler j‘ai créé une pièce intermédiaire, tressée de 12 fils d‘après une technique japonaise (Kumihimo). A une extrémité se trouve un anneau et à l‘autre un petit mousqueton en argent sterling qui permettent d‘attacher les différents rangs de perles. Pour masquer les anneaux et les fermoirs, j‘ai filé des cônes en verre que j‘ai ensuite enfilés sur la corde tressée et qui se laissent glisser dessus.

Le collier ainsi assemblé devient difficile à porter par son poids et se transforme en objet à part, qui devient, posé sur un panneau plaqué de frêne et accroché au mur, comme un tableau.

6 Qu’est-ce que le titre d’un des Meilleurs Ouvriers de France vous a apporté dans votre vie professionnelle (ou personnelle) ?
Surtout une satisfaction personnelle d‘avoir mené mon projet à bout.

7 Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à la personne qui hésite à se lancer dans l’aventure MOF ?
Donnez-vous le temps de bien préparer votre projet. Habituellement je travaille toujours dans l‘urgence, comme beaucoup des créateurs. Pour le concours du MOF j‘avais plutôt bien géré le temps, ce qui m‘a pas empêché de fignoler les derniers détails dans le TGV pour Paris pour y déposer mon projet.

8 Où peut-on voir, acheter votre travail ?
Je vends principalement sur Etsy (Le nom de ma boutique est GLASTING)

9 Quelque-chose à ajouter ?
J‘encourage les perliers en France à oser de se lancer dans l‘aventure du concours. Travailler sur un sujet précis, même s‘il semble difficile au premier regard, fait toujours progresser et nous oblige à sortir de notre zone de confort.