« Rosetta » – Depuis cinq siècles, la perle de verre la plus populaire

Entourée de légendes et de mystères, elle est sûrement la perle la plus appréciée tant par les marchands que par les « indigènes » et aujourd’hui encore par les collectionneurs.


Son nom apparaît pour la première fois en 1496 dans les inventaires du maître verrier vénitien de Murano, Angelo Barovier, mais elle a peut-être été fabriquée dès le 13ème siècle et redécouverte plus tard.


Elle aurait été baptisée « Rosetta » par sa fille Marietta, on ne sait pas pourquoi et son nom a traversé le temps.


Elle a été introduite en Afrique dès le 15ème siècle par les commerçants hollandais et Christophe Colomb l’aurait offerte aux « indiens » dès ses premiers voyages vers le Nouveau Monde. Elle a toujours été considérée comme étant celle qui possède le plus de puissance et de valeur. Elle ne pouvait donc être portée que par des notables de haut rang et a toujours été la perle des rois en Afrique, particulièrement appréciée chez les Bamilékés dans l’Ouest-Cameroun. Elle continue aujourd’hui encore à susciter engouement et fascination.


A l’origine, c’est une perle ovoïde réalisée par soufflage d’une masse vitreuse de plusieurs couches dans des moules coniques étoilés, suivi d’un procédé d’étirage. Les baguettes découpées en perles puis meulées, donneront les formes définitives, faisant apparaître des « chevrons » ou des « étoiles » et des pointes, en général douze. Les couleurs les plus communément employées sont le bleu cobalt sur la couche externe, le blanc et le rouge brique, mais d’autres couleurs ont été utilisées, le noir, le vert, le jaune.


Des perles de multiples formes et tailles, nombre de couches et pointes ont été produites en très grandes quantités pendant cinq siècles à Murano mais aussi aux Pays-Bas et aujourd’hui en Inde depuis les années 80 et en Chine, selon d’autres procédés. Exportée dans le monde entier, particulièrement en Afrique, la Rosetta a servi de « perle de troc » jusqu’au milieu du 20ème siècle.


Aujourd’hui des perliers contemporains perpétuent la tradition de fabrication de cette merveilleuse « perle étoilée ».


Ecrit par Guy Maurette et Marcia de Castro, sous le regard bienveillant de Marie-José Opper


RÉFÉRENCES
– DUBIN, Lois Sherr.
Le livre des perles de la Préhistoire à nos jours. Editions Nathan – 1988
– FRANCIS, Peter.
Beads of the world. A Shiffer Book for Collectors Edition 2- 1999
– GENNETT, Adrienne V.
Glass Beads – Selections from The Corning Museum of Glass. 2013
– PICARD, John and Ruth.
Chevron and Nueva Cadiz Beads , Beads from the west african trade vol. VII. 1993 / http://www.picardbeads.com/exhibit9.html
– MORETTI, Gianni.
Ercole Moretti, un secolo di perle veniziane e di prestigiosi manufatti in vetro. Arcari Editore – 2009
– ALLEN, Jamey.
Chevron-Star-Rosetta beads. Part I – IV. Ornament 1983-1984